Faites l’expérience du contrôle de drones par la pensée
La technologie ne cesse d’évoluer à une vitesse quasi fulgurante et les innovations deviennent de plus en plus nombreuses et permettent par le biais de l’informatique d’ouvrir un large champ de nouvelles possibilités d’interaction entre le cerveau humain et des objets connectés. Les regards peuvent donc désormais se tourner sereinement vers des logiques de contrôle de drones par la seule pensée humaine. Cela semble invraisemblable de prime abord, mais des chercheurs ont fait l’expérience. Il va sans dire que cette innovation a un impact dans certains domaines notamment celui de l’automobile, de l’aéronautique et peut également venir en aide aux personnes à mobilité réduite. Toutes les explications.
Petite histoire
Le contrôle de drone par la pensée ne relève plus de la fiction désormais. C’est le fruit du travail assidu d’une chercheuse et docteur en informatique l’Université Grenoble Alpes. Elle a axé toutes ses recherches et s’est spécialisée sur les Interfaces Cerveau-Ordinateur (ICO). Dans cette perspective, elle étudie tout particulièrement l’interaction personne-machine multimodale et de co-apprentissage.
Les domaines d’application de ces concepts ne visent pas qu’une frange de population, mais s’étendent sur une utilisation croissante par le grand public. Boursière de L’Oréal-UNESCO 2016 pour les Femmes et la Science, elle gagna le Prix de thèse 2016 de la communauté Université Grenoble Alpes et a reçu une nomination en tant que Top French Talent 2017 par MIT Innovators Under 35.
Le matériel nécessaire
Le matériel nécessaire ainsi que l’installation sont assez simples et basiques malgré le concept assez futuriste. De façon générale, il est tout d’abord à noter que le drone est une sorte d’hélicoptère à quatre pales. Il est disponible sur le marché et les commerces en vendent différents modèles. Pour contrôler un drone par la pensée, il faut un appareil doté d’un système de détection similaire à un électroencéphalogramme (EEG). Des électrodes sont également nécessaires. Elles ont la propriété d’être non invasives et sont surtout conçues pour détecter l’activité cérébrale. Chaque mouvement du corps émis par le pilote provoque une étincelle dans une zone spécifique du cerveau. Celle-ci est traduite par le biais d’un ordinateur sous forme de commande qui sera, à son tour, transmise au drone par le réseau WiFi.
La lecture, le décodage et la transmission en langage informatique sont assurés par des logiciels spécifiques. Pour encore mieux capter les signaux venant du cerveau, d’autres chercheurs ont mis au point une puce composée essentiellement de carbone. Ce dispositif a une texture dix fois plus fine qu’un brin de cheveu. Grâce à ce mode de transmission d’informations neuronales, les chercheurs espèrent décrypter le fonctionnement du cortex dans les moindres détails aussi infimes soient-ils. De ce fait, toutes les données émanant de votre cerveau seront toutes prises en compte.
Le mode de fonctionnement
Tout comme le matériel, le contrôle d’un drone par la pensée est simple. Vous n’aurez qu’à imaginer que l’appareil est en train de décoller et de prendre son envol. Votre niveau de concentration doit avoisiner la barre de 150. Une fois ce seuil atteint, le drone commence à vrombir et à s’élever dans les airs. Ce processus est rendu possible grâce à un capteur électroencéphalographique situé dans le casque qui contrôle l’activité du cerveau. D’autres capteurs servent à contrôler le drone de différentes manières. Vous avez même la possibilité de régler l’altitude, la direction de vol avec une simple inclinaison de votre tête. Le matériel de détection qui est sur votre tête sert à identifier tous les ordres venant de votre cerveau.
En d’autres termes, le bandeau de détection du cerveau a la capacité de lire vos ondes cérébrales, de mesurer votre activité électrique cérébrale, et de suivre vos légers mouvements faciaux. Par la suite, il transforme ces signaux en ordres précis pour contrôler tous les mouvements de l’appareil. Pour qu’il se pose, vous n’avez qu’à mordre vos dents arrière durant quelques secondes. Certains modèles sont équipés d’un système de caméra qui transmet des images en temps réel. La prise de clichés peut se faire par des clignements des yeux. Il est également possible de prendre des photos en mode automatique. Par ailleurs, pour que le processus de drone contrôlé par la pensée réussisse, il est important de ne visualiser qu’une image correspondant à une action bien précise. Celle-ci est transmise de façon analogique au drone qui effectuera les mouvements de décollage ou d’atterrissage.
Une aubaine pour les handicapés et les seniors
Pour commencer, il est tout à fait normal de penser que les handicapés, les personnes paraplégiques ont besoin d’une assistance permanente. Mais cette innovation est une aubaine pour eux, cela changera bien des choses notamment dans leur vie quotidienne. Bien qu’elles soient privées du bon fonctionnement de leurs membres, leurs neurones sont encore fonctionnels. Donc, ils sont tout à fait en mesure d’effectuer certaines actions (allumer un interrupteur, ouvrir une porte…) à partir de leur pensée.
Utiliser des drones contrôlés par la pensée est une innovation qui contribue à faciliter la vie des personnes dépendantes. Ces objets innovants ont une rapidité d’exécution entre la commande par la pensée et l’arrivée des signaux. Les drones pouvant être contrôlés par la pensée sont également dédiés aux personnes qui ont perdu l’usage de la parole. Celles qui sont atteintes d’accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent avoir la capacité de commander un drone et d’attirer certains objets à eux. Cette innovation technologique aura un impact positif sur les personnes concernées. En effet, elles seront plus autonomes et n’auront plus recours à une aide extérieure. Cela leur est bénéfique sur le plan psychologique, car elles auront plus confiance en elles. Par ailleurs, d’autres chercheurs s’accordent à dire que le fait de contrôler un drone par la pensée contribue à lutter contre la maladie d’Alzeimer.
Une alternative vers le pilotage cognitif
Des chercheurs des universités technologiques de Munich et de Berlin ont fait l’exploit de commander un simulateur d’avion par la pensée. Cette expérience a été même réalisée dans des conditions de vol réelles. Une société portugaise Tekever a également effectué une expérience quelque peu similaire. En effet, elle vise à appliquer les préceptes et principes du contrôle d’objets par la pensée dans le secteur aérien. À l’aide d’un casque muni d’électrodes, le pilote n’aura qu’à se concentrer sur les diverses trajectoires de l’appareil. Il peut effectuer des trajectoires à droite, à gauche, des phases ascendantes ou descendantes…
Au terme de l’expérience, le drone ne s’est pas écrasé. Grâce aux nombreux progrès effectués dans ce domaine et aux diverses expériences concluantes entreprises, il est plus que probable que l’on avance dans ce sens. Grâce à la pensée, il sera en effet possible de piloter un avion à distance ou d’autres robots disposant de la même technologie que les drones. Mais le principal défi auquel sont confrontés les chercheurs est d’adapter les signaux électriques émis par les neurones au vocabulaire mental. Les ondes émises sont parfois faibles à tel point que le signal ne parvient pas sur l’interface de l’ordinateur afin de transmettre des messages corrects et sans failles. Mais encore faut-il se concentrer sur la meilleure manière d’accroître le niveau de concentration et de la mémoire afin de ralentir le vieillissement cérébral.